La démocratie, souvent célébrée comme un idéal, se veut le socle de la justice et de l’égalité. Pourtant, au sein de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), une note d’orientation récemment publiée par le Secrétaire Général Mays Mouissi soulève des interrogations sur la transparence et l’inclusivité du processus électoral interne.
Datée du 25 octobre, cette note fixe les modalités de déclaration de candidature pour les élections locales. Les conseillers municipaux et départementaux souhaitant se représenter sous la bannière de l’UDB doivent soumettre un dossier comprenant une déclaration manuscrite, un CV, une lettre de motivation, et plusieurs pièces administratives. Une démarche qui, en apparence, vise à structurer l’engagement politique.
Le processus prévoit que les dossiers soient compilés par les délégués locaux avant transmission au Secrétaire Général. Cette chaîne hiérarchique, sans critères d’évaluation clairement définis, soulève des inquiétudes : qui décide de la recevabilité des candidatures ? Et selon quels standards ? L’absence de transparence pourrait ouvrir la voie à l’arbitraire, transformant un outil d’organisation en levier de contrôle.
L’UDB se veut un parti du développement et de l’inclusion. Pourtant, l’exigence d’une déclaration manuscrite et d’un dossier complet peut dissuader certains élus, notamment ceux éloignés des centres urbains ou peu familiers avec les codes administratifs. L’inclusivité ne saurait se limiter à des intentions : elle doit s’incarner dans des pratiques qui garantissent l’accès équitable à tous.
La lettre de motivation, censée permettre aux candidats d’exposer leur vision territoriale, pourrait devenir un filtre rhétorique excluant les moins aguerris. Une démocratie interne ne devrait pas favoriser les plus éloquents, mais les plus engagés.
Le délai fixé pour le dépôt des candidatures le 28 octobre à 12h laisse peu de marge pour la concertation. Dans un contexte politique exigeant, cette échéance pourrait contraindre les candidats à soumettre des projets inaboutis, au détriment de la qualité du débat local.
La note d’orientation de l’UDB, bien que structurée, appelle à une réflexion profonde sur les pratiques internes du parti. Si l’objectif est de promouvoir une gouvernance locale efficace, alors le processus de sélection doit être transparent, équitable et réellement inclusif.
Car la démocratie n’est pas une formalité à remplir, mais un chemin à parcourir ensemble. L’UDB, en tant qu’acteur politique majeur, a la responsabilité de faire de ses principes des réalités tangibles. À défaut, elle risque de transformer l’idéal démocratique en simple bannière visible, mais creuse.
Par Ali MAKO
