Journaliste: Etes vous pret à debuter cette interview ?
Ibrahim:C’est un plaisir de participer aujourd’hui à cet interview et nous savons aujourd’hui que nous sommes dans l’ère du référendum par rapport à la nouvelle constitution. Nous ne pouvons que saluer effectivement ce qui a été fait pour mettre vraiment le Gabon sur le rail du développement.
Journaliste : Alors, monsieur, vous êtes aujourd’hui responsable d’une ethnie qui est la communauté Haoussa, essayez un peu de nous développer comment les Haoussa se sont retrouvés au Gabon pour former une ethnie.
Ibrahim : Oui, l’histoire des Haoussa n’est pas aussi complexe que les gens le pensent. Parce que je crois qu’aujourd’hui, le véritable problème qui se passe, c’est par rapport tout simplement au fait que les haoussa sont là-bas musulmans. Et aujourd’hui, il y a une confusion qui se fait entre la confession religieuse et les haoussa.
Or Les haoussa sont arrivés vers la fin du 19e siècle, vers les années 1811. Nos parents se sont installés ici au Gabon, en premier lieu. Ils sont passés d’abord par le Minkébé. Ils se sont installés au niveau du Woleu-ntem. Et en partant du Woleu-ntem, certains ont évolué vers l’Ogooué-Ivindo, l’Estuaire et le Moyen-Ogooué aussi.
Journaliste: Des départements ou des endroits où les haoussa sont le plus concentrés?
Ibrahim : Oui, dans le département ou les endroits, où les haoussa sont le plus concentrés, c’est d’abord au niveau du Woleu-ntem. Nous dirons que c’est au niveau d’Oyem, Akwakam, parce que vous ne pouvez pas aujourd’hui arriver au niveau d’Oyem sans connaître l’existence des haoussa dans le quartier Akwakam. C’est un quartier qui s’appelle Akwakam 3, qu’on appelle communément Akwakam haoussa. Au niveau de Bitam, il y a le Quartier S. Au niveau de Makokou, il y a le Quartier Central, pour tous ceux qui connaissent Makokou, qui est vraiment le centre névralgique de la ville. Au niveau de Ndjolé, au niveau du Grand Marché, le quartier Haoussa est à côté. Au niveau de Libreville, on a vu la première installation des haoussa, au niveau de Nombakele. Au niveau de Moyen-Ogooué, aussi, c’est la même chose. Vous allez voir, les haoussa, c’est toujours au niveau du Quartier Isaac. Vous allez les retrouver. Donc c’est pour vous dire que l’histoire des haoussa n’est pas d’aujourd’hui. C’est peut-être qu’aujourd’hui, là, le manque de communication qui a fait en sorte qu’il y ait cette confusion-là qui s’est faite et que les haoussa soient rejetés. Mais il faut aussi reconnaître une chose par rapport à cette histoire-là. C’est par rapport au problème du décret. Parce que le décret avait déjà un vice de fond et un vice de forme. Mais bon… Nous, à l’époque, je pense que nous, je revenais de mes études au Sénégal quand nous avons été confrontés à ce problème de décret en 2002. Et du coup, nous, on s’était opposé à cela parce que le décret, c’était un décret de naturalisation. Or, le véritable problème qu’on cherchait, c’était la reconnaissance effective de l’existence de l’ethnie haoussa à chaque partie intégrante de la nation gabonaise. Parce que ce sont, cette ethnie ou cette communauté, si on peut le dire, existe avant les années 1960. Et le Gabon aujourd’hui était souverain dans les années 1960. Nos parents sont insérés avant les années 1960.
Journaliste : M. Ibrahim, nous allons rentrer dans le plein point de notre interview. Nous sommes dans le référendum, nous arrivons à la date du 16.
Comment expliquez-vous la situation actuelle, que les plus grandes autorités ont déjà donné le temps, et le moment est venu, le document est entrain de circuler, est-ce que vous pouvez nous donner votre avis par rapport à ce vote et quel est le message?
Ibrahim : Oui, mon avis est simple. Et je crois qu’aujourd’hui, avec la réunion montueuse de la Constitution, l’État a pris en compte aujourd’hui, je crois, l’ensemble des ethnies du Gabon, y compris l’ethnie haoussa. Et par rapport à ça, nous ne pouvons que féliciter le travail qui a été abattu pour présenter aujourd’hui cette constitution au référendum. À cet effet, nous ne pouvons qu’encourager et inviter les uns et les autres à pouvoir s’approprier effectivement cette constitution. Aujourd’hui, bien qu’il faille reconnaître qu’aucune œuvre humaine n’est pas parfaite, mais aujourd’hui je pense qu’avec cette mouture, chacun de nous peut trouver son compte. Et le plus important, c’est de pouvoir effectivement trouver son compte. À cet effet, nous ne pouvons qu’inviter tous ceux qui sont avec nous ou qui peuvent nous faire confiance de pouvoir vraiment adhérer à cette nouvelle constitution pour faire avancer la nation.
Journaliste : Qu’est-ce que vous proposez? Vous demandez que les gens puissent vous accompagner.
Ibrahim : Oui, aujourd’hui le référendum constitutionnel, c’est le nom qui est proposé. Aujourd’hui, après la lecture de la mouture finale de la constitution, nous ne pouvons qu’encourager les gens à voter le Oui. C’est vrai qu’au départ nous étions d’abord, comment on dit, attentistes.
Parce qu’on attendait la monture finale pour pouvoir prendre nos décisions. On ne pouvait pas aujourd’hui amener les gens à dire le Oui ou le Non avant la monture finale. Parce qu’aujourd’hui avec la monture finale, nous ne pouvons que, moins personnellement je vote le Oui et j’amenaerai les gens aujourd’hui qui me font confiance à pouvoir voter aussi là le oui pour que vraiment nous avons pu aller de l’avant. Nous avons besoin de cette constitution pour pouvoir construire notre nation. Nous savons que les hausses sont quand même très représentatives dans toutes les sphères, dans les postes diplomatiques.
Journaliste : Pourquoi cet engouement? Pourquoi est-ce que vous ne deviez pas être au premier plan ou au premier loge? Parce que qu’est-ce que vous pouvez demander à l’État Gabonais de pouvoir servir de relève?
Ibrahim : Aujourd’hui, tout ce que nous pouvons demander, effectivement, c’est la prise en compte de notre présence effective. Parce que aujourd’hui, comme vous le dites, nous sommes vraiment dans toute la sphère politique et économique de la nation. Mais bon, malheureusement, je crois que nous, nous n’avons jamais su jouer le rôle de premier plan. Il est temps aujourd’hui de faire valoir, aujourd’hui de savoir si tous les plans social, économique, culturel et politique de la nation. Et à ce que fait nous, exaltons vraiment les autorités ont tenu compte aujourd’hui de cette minorité ethnique qui existe bel et bien et qui est là disponible à pouvoir accompagner l’État dans le cadre de ces activités régaliennes.
Journaliste : Un message à l’endroit de la communauté et à l’ethnie, en langue vernacular, avant d’aller à l’appel d’avoir en langue vernaculaire, mais surtout aux plus hautes autorités de la République, plus précisément.
Ibrahim : Le message au plus haut de l’autorité de la République, nous ne pouvons que remercier aujourd’hui la position du chef de l’État par rapport à tout ce qui se dit sur l’ethnie haoussa. Aujourd’hui, il est important de mettre l’accent sur la nécessité de traduire des armées dans la prise en compte de ces minorités ethniques de manière inclusive, à travers la proposition de certaines mesures qui seront consignées dans la déclaration du programme d’action du gouvernement dans la politique de restauration des institutions de l’État. Ces mesures exigent que les autorités soient en mesure de définir un certain équilibre social au-delà des inégalités et des différences afin de juguler le phénomène de discrimination et de stigmatisation. Aujourd’hui, nous vivons une nouvelle ère de l’histoire de nos nations. Les données ont changé. Beaucoup d’entre eux sont issus de la minorité ethnique. À l’instant, les annonces à l’abonnement sont instruites et diplômées et veulent apporter leur pierre à l’édifice pour un Gabon prospère, crédible et indéfectible.
Dans cette optique positive, il convient aux nouvelles autorités de prêter également une grande attention à l’éducation et à l’information pour rejeter toutes les idéologies conduisant au mépris de l’individu ou à la négation de l’égalité de tous les êtres humains, domaines pour lesquels le gouvernement et les institutions publiques peuvent et doivent déployer des actions efficaces.
Pendant longtemps, nous avons été habitués à considérer que le statut des citoyens constitue la récompense d’un individu qui acceptait de faire pour ce moment ou d’articuler sa propre souveraineté à celle de l’État. Les raisons qui justifient cette adjudication entre la souveraineté de l’individu et l’unité politique transcendantale ne tiennent plus ou tout le monde ne constitue plus une incitation aussi convaincante pour un meilleur équilibre social.
C’est dans ce cadre que nous appelons vraiment les plus autres autorités aujourd’hui à tenir compte de cette minorité ethnique qui est disposée à pouvoir accompagner la politique du chef de l’État et la politique vraiment de la nation pour un Gabon uni et prospère dans le cadre de tout un grand compte de la diversité culturelle.
Journaliste : Un message à l’endroit de la communauté alors?
Ibrahim : Un message à l’endroit de l’ethnie haoussa du Gabon. Nous savons aujourd’hui que nous avons fait l’objet d’attaques des leaders politiques de toute part et tout simplement par la méconnaissance de l’existence de notre ethnie et parce que tout simplement nous ne sommes pas parfois assez visibles. C’est ce qui a amené toutes ces choses-là. Aujourd’hui je crois que nous sommes dans une nouvelle donne et cette nouvelle donne qu’on nous a porté aujourd’hui là a vraiment joué véritablement dans notre partition. Il est temps de sortir de notre notion de confort, de pouvoir être avec les autres ethnies pour que nous puissions aujourd’hui apporter notre pierre à l’édifice. Parce que ce qui nous a été rapproché c’est cet communautarisme. Et dans le cadre de la diversité culturelle, il est important que nous faisons valoir notre identité culturelle de la nation.
Et c’est un des mes combats dans le cadre de diversité, où nous faisons la promotion de la diversité culturelle, la cohésion sociale, pour une meilleure cohésion sociale dans le cadre du développement de la nation.
Ali Mako