Entre responsabilités économiques et aspirations sociales, la Comilog se trouve comme coincée entre ces deux impératifs vitaux que la grève entamée par les syndicats révèle au grand jour.
La grève qui prévaut à la Comilog depuis ce 6 mars 2025 place l’entreprise et ses partenaires sociaux dans un contexte où s’affrontent deux aspirations.La première concerne la responsabilité économique de la Comilog qui est un grand pourvoyeur de revenus à notre economie et la deuxième qui concerne les aspirations sociales des travailleurs.
Ce dilemme qui n’est pas propre la Comilog impose un examen minutieux entre des impératifs économiques contraignants et des attentes sociales croissantes.D’un côté, la Comilog, en tant que filiale du groupe Eramet, joue un rôle stratégique dans l’économie gabonaise, avec un apport annuel de 600 milliards XAF au PIB du pays. Cela implique que toute perturbation de ses activités, en raison de grèves prolongées, affecterait non seulement ses propres intérêts, mais aussi l’ensemble de l’économie nationale. L’entreprise a donc une responsabilité économique vis-à-vis des citoyens gabonais, notamment en matière de stabilité des revenus et des investissements.
Cette exigence ne dispense pas l’entreprise d’ accéder aux revendications de ses travailleurs qui par le biais des syndicats expriment des revendications légitimes dans un contexte où l’inflation et les inégalités salariales semblent être un frein à leur bien-être.
La demande d’une augmentation de 12 milliards XAF, soit 28,9% des frais de personnel peut être vue comme un cri de détresse face à des conditions de travail jugées contraignates et insuffisantes. La Comilog semble avoir bien entendu cette détresse en multipliant les efforts pour améliorer les rémunérations et les dispositifs sociaux. Cependant, l’entreprise se trouve dans une situation où les revendications syndicales sont jugées insoutenables et donc ne permettent pas de concilier l’équilibre financier et les attentes sociales des travailleurs.
Cet affrontement entre impératifs économiques et aspirations sociales n’est pas propre à la Comilog. Toute chose qui illustre les défis universels auxquels sont confrontées les grandes entreprises dans des économies en développement où les ressources sont limitées et les attentes des travailleurs en constante évolution.
Les discussions en vue de mettre un terme à la grève entre les partenaires sociaux et la direction générale de la Comilog doivent donc prendre en compte ce contexte pour aboutir à un compromis qui préserve la viabilité de l’entreprise et la stabilité économique du pays.