Election Législative à Libreville : le cri du cœur de Lionel Erwin Diambou face à une mascarade électorale

Avant même de dénoncer, il rend grâce. Avant de se plaindre, il remercie. C’est avec un sens aigu du respect et une profonde dignité que Lionel Erwin Diambou, fils d’Alibandeng et candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) dans le 1er siège du 1er arrondissement de Libreville, prend la parole. Mais derrière les remerciements à son parti et à ses militants se cache une amertume palpable, née des irrégularités qu’il affirme avoir observées lors du scrutin législatif du 27 septembre dernier, dans ce qu’il considère comme son village.

Le PDG, souvent critiqué pour son entre-soi, a cette fois choisi l’un des siens, un enfant du terroir, pour porter ses couleurs. Une preuve d’évolution, selon Diambou, qui y voit la reconnaissance d’un ancrage concret au sein de la population. C’est donc porté par une légitimité locale qu’il a abordé le scrutin, confiant dans le choix des militants. Mais le jour du vote, les vieux démons seraient ressortis de l’ombre, transformant, selon lui, l’expression démocratique en une « véritable mascarade ».

Son témoignage est un catalogue troublant des dysfonctionnements qu’il dit avoir constatés personnellement. Il parle de bourrages d’urnes, de votes de personnes absentes sans procuration, d’intimidation d’électeurs, et même d’achat de conscience à coup de billets distribués discrètement. La composition des bureaux de vote lui semble fantaisiste, et l’absence d’agents mandataires pour certains candidats laisse le champ libre à toutes les dérives. Une situation d’autant plus difficile à accepter que des questions d’éligibilité se posent : le suppléant de son adversaire de l’UDB, affirme-t-il, n’aurait jamais régularisé son départ du PDG, un quitus de libération faisant défaut.

Dans un élan presque douloureux, il interpelle alors le plus haut sommet de l’État. « Le Président de la République, Chef de l’État, Chef du gouvernement, celui-là même qui prône l’unité nationale et la cohésion sociale, celui qui incarne l’espoir pour nous fils de prolétaires d’atteindre le sommet (…) a-t-il besoin de ce désastre ? » Cette question rhétorique, lancinante, résume toute l’ambiguïté de son ressenti : une foi inébranlable en la figure présidentielle, mais une incompréhension face au chaos qui aurait régné dans les bureaux de vote de son fief.

Lionel Erwin Diambou ne se présente pas en trublion ni en contestataire radical. Il se veut un fils du pays, épris de justice, qui ne peut se résoudre à voir bafouer la volonté populaire. Son plaidoyer est un appel à la rectification, une supplique pour que la vérité des urnes, celle pour laquelle ses partisans ont voté, soit enfin rétablie. Il conclut en remerciant chaleureusement sa famille, ses amis et tous ceux qui ont cru en lui, sachant qu’ils ont voté pour lui. Son combat n’est pas terminé ; il ne ferme pas ce chapitre, il en tourne une page douloureuse en espérant que la suivante sera écrite avec plus de justice et de transparence.

La redaction

Basile Maurice Magnabouani,Journaliste Certifié, directeur de publication . Le Touraco Vert est un journal d'information numérique et indépendant 100% gabonais. Email : magnabouanibasile54@gmail.com Tél: 065888856

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *