Les partenaires sociaux denoncent l’ anarchie instaurée par ce dernier depuis son entrée en fonction.
Un vent de contestation souffle sur la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale du Gabon. Ce lundi 6 octobre 2025, le SYNA-CNAMGS a tenu un point de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie de « climat délétère » au sein de l’institution depuis l’arrivée d’Alain Claude Kouakoua à la présidence du conseil d’administration. Par la voix de son président Gaëtan Nkoghé, le syndicat a directement interpellé le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour qu’il mette fin à une situation jugée insoutenable.
Les griefs sont nombreux et graves. Le syndicat reproche d’abord à Alain Claude Kouakoua de s’être « imposé » à la tête du conseil d’administration, alors que selon le principe de présidence tournante, ce poste aurait dû revenir aux représentants des travailleurs. Mais c’est surtout sa gestion quotidienne qui cristallise les tensions. Accusé de se comporter comme un « président-directeur général » jouissant de pleins pouvoirs, le président du conseil d’administration multiplierait les ingérences dans la gestion opérationnelle de la caisse, un domaine normalement réservé au directeur général.
Convocations d’agents et de prestataires, menaces à l’encontre des cadres qu’il traiterait d’incompétents, intimidations envers les syndicalistes pourtant en trêve sociale, annulations systématiques des décisions du directeur général : la liste des accusations dresse le portrait d’une gouvernance autoritaire et confuse. Le syndicat dénonce également l’absence de budget de fonctionnement qui empêcherait la caisse d’exercer sereinement ses missions, ainsi que la suspension controversée de résolutions antérieures par la ministre des Affaires sociales, remettant en cause les acquis sociaux du personnel.
Mais l’affaire prend une dimension plus politique encore lorsque le SYNA-CNAMGS évoque les menaces proférées par Alain Claude Kouakoua concernant la création d’une caisse autonome par la Fédération des Entreprises du Gabon, dont il est également président. « La FEG serait-elle au-dessus de la République ? » s’interroge le syndicat, qui pointe un conflit d’intérêts manifeste : comment peut-on être simultanément président de la FEG, président du conseil d’administration de la CNAMGS et débiteur de cette même caisse ?
Le syndicat s’alarme particulièrement d’une correspondance récente dans laquelle le président du conseil demanderait au directeur général de proposer un plan de réduction de la masse salariale, autrement dit des licenciements. Une requête qui heurte de plein fouet la politique de plein-emploi prônée par le président de la République et qui menace directement des centaines de familles gabonaises.
Face à cette crise de gouvernance, le SYNA-CNAMGS formule trois exigences claires : le départ immédiat d’Alain Claude Kouakoua de la présidence du conseil d’administration, le retrait du décret 076 considéré comme la source de tous les dysfonctionnements, et la dénonciation de la trêve sociale si aucune mesure n’est prise. Les assurés, les agents et les prestataires de santé, tous espéraient que la réforme de la CNAMGS apporterait enfin la félicité promise. Mais à en croire le syndicat, l’institution s’enfonce chaque jour davantage dans la confusion et met en péril sa mission sociale fondamentale. Le président Oligui Nguema saura-t-il entendre cet appel au secours et restaurer une gouvernance saine au sein de cette institution cruciale pour le système de santé gabonais ?
