La violence en milieu scolaire a connu une recrudescence alarmante ces dernières années. Si auparavant elle se manifestait par des bagarres entre élèves d’établissements différents, aujourd’hui elle a atteint un autre niveau. Braquages, agressions à l’arme blanche et bagarres deviennent fréquents dans les établissements de Libreville, et le phénomène touche même ceux de l’intérieur du pays. Cependant, le Lycée Léon MBA se distingue par son efficacité dans la gestion de la violence scolaire, n’ayant enregistré aucun incident violent depuis trois ans.
Guillain Neyer Olouri, proviseur du lycée, et Elvis Ondo Ekoga, surveillant général, ont partagé leurs stratégies pour maintenir un environnement scolaire sûr et discipliné. Olouri insiste sur l’importance d’un management de proximité entre le corps administratif et les élèves. « C’est une question de management, il faut toujours être proche des élèves, » a-t-il indiqué. Il souligne également que le climat d’un établissement reflète la gestion de son responsable principal. « Tout part d’abord de la tête. Si la tête se comporte mal, l’établissement connaîtra le désordre. »
Elvis Ondo Ekoga met en avant plusieurs pratiques clés pour la prévention et la gestion de la violence. Dès la rentrée scolaire, un planning de surveillance est élaboré, prévoyant la présence de plusieurs surveillants par bâtiment. Une sensibilisation des élèves sur les violences en milieu scolaire est également menée tout au long de l’année. « Nous avons fait ce travail tout au long de l’année, » explique-t-il. Les chefs de classe sont également impliqués pour relayer l’information dans les salles de classe.
La surveillance active est un autre pilier de leur stratégie. Les surveillants circulent dans les bâtiments et les zones de l’établissement pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de désordre. « Nous circulons à chaque début du cours, les bâtiments, les suivants de zones sont là pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de désordre dans les salles de classe et aux abords des salles de classe, qu’il n’y ait pas de bagarre, » précise Ekoga.
L’identification des facteurs de troubles est également cruciale. Ekoga mentionne des élèves qui, ayant des soucis de transport, cherchent à braquer leurs camarades. Des fouilles sont donc effectuées à l’entrée du lycée et de manière inopinée dans les salles de classe pour dissuader les élèves d’apporter des objets dangereux ou des stupéfiants. « Tous les matins, avant que les élèves n’aillent en classe, nous procédons à des fouilles à l’entrée du lycée. Et parfois des fouilles inopinées dans les salles de classe, » ajoute-t-il.
Enfin, pour préparer les élèves aux examens, l’établissement veille à ce qu’ils arrivent à l’heure en cours et ne traînent pas dehors. Les élèves en permanence sont envoyés au CDI pour étudier. Ekoga conclut en lançant un appel aux élèves de terminale pour qu’ils se concentrent sur le baccalauréat et aux enseignants pour qu’ils soient assidus et ponctuels. « L’objectif, c’est le baccalauréat. Donc ils doivent se concentrer là-dessus, » insiste-t-il.
Ces stratégies combinées permettent au Lycée Léon MBA de maintenir un environnement scolaire sûr et propice à l’apprentissage. Le lycée dispose de 22 surveillants, dont 8 hommes et 7 femmes, ainsi que 7 surveillants assimilés. Ekoga lance un appel aux autorités compétentes pour renforcer l’équipe de surveillance. « Nous lançons un appel aux autorités compétentes de nous renforcer l’équipe de surveillance au niveau du lycée national de Léon MBA, » conclut-il.
Le Lycée Léon MBA constitue un modèle de gestion de conflits internes, dont d’autres établissements pourraient s’inspirer pour lutter contre la violence scolaire. Grâce à un management de proximité, une surveillance active et une sensibilisation continue, cet établissement parvient à maintenir un climat de calme et de discipline, essentiel pour le bien-être et la réussite des élèves.
