Les patients utilisés par le corps soignant, à quand la fin?
Les structures hospitalières publiques sont devenues des points de pioche de clients pour le personnel soignant, à quoi cela consiste-t-il et à quand la fin?
Le personnel des structures hospitalières publiques s’est assis dans un parallélisme professionnel depuis bien des années, jusqu’à ce jour, le phénomène s’est développé au grand dam de l’éthique professionnelle; les patients en sont les seules victimes.
Un personnel sans rémunération mais en exercice , des structures hospitalières publiques non équipées, des primes supprimées aux personnels de santé etc, il faut avouer que l’Etat gabonais n’a pas facilité la tâche à ces fonctionnaires publics qui n’ont eu que des exigences professionnelles sans accompagnement conséquent. La réponse silencieuse a été la soudaine apparition de ces pratiques immorales dans les structures hospitalières où ils exercent.
Vente des fiches CNAMGS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale), surfacturation sur des consultations et examens prénataux autrefois gratuits, des photocopies dans l’enceinte des établissements hospitaliers à des coûts élevés, des mauvaises humeurs, des retards exagérés, des structures hospitalières privées imposées aux patients pour y effectuer examens, échographies et parfois consultations sans omettre des prescriptions médicales de même nature.
Parce qu’ils interviennent parallèlement dans ces structures privées ou par des arrangements, une bonne frange du corps médical public oriente ou devons-nous dire impose des structures hospitalières privées aux patients déjà atteints physiquement par des maladies. En échange, ils toucheraient des dividendes selon le nombre de « clients » qu’ils auraient envoyés.
<<J’habite à Owendo mais ma sage femme m’a demandé d’aller faire l’échographie dont elle m’a donné le bon à Louis et elle m’a dit de préciser que c’est elle qui m’envoyait. Malheureusement à cause de la distance j’ai fait l’échographie dans une clinique non loin de chez moi. Quand j’étais repartie à la visite, elle s’est fâchée quand elle a vu que je n’avais pas fait comme elle voulait>>, nous confie Solange, une femme enceinte de 28ans.
<<Je m’étais rendu dans un hôpital public de Libreville pour y faire des examens sanguins. Arrivé devant, le monsieur me prélève mais quand je lis les résultats, c’était une clinique de Nzeng Ayong qui apparemment m’avait délivré ça. Bon ce qui m’importait sur le coup c’est que j’avais eu mes résultats c’est tout>>, témoignage d’Henry M, jeune gabonais.
Des témoignages ne manquent pas autour de ces cas aux antipodes de l’éthique professionnelle médicale. La supercherie bat son comble au Gabon, lorsque pour se consoler des coups donnés par l’État, on se retourne vers des malades pour se consoler ; à quand la fin?