Notre journal s’est rapprocher de Mr Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP), Candidat au poste de Président de la Chambre de Commerce du Gabon pour quelques questions d’actualité. Voici ce qu’il nous dit….
Le Journal : Monsieur le président dans un de vos tweets vous suggéré au Premier Ministre, Chef du Gouvernement la mise en place à la Chambre de Commerce d’une administration provisoire. Pensez-vous qu’il va accéder à votre demande ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Merci pour votre promptitude à réagir relativement à mes tweets. Je pense effectivement qu’il devient capital, voire, vital que soit activer un des leviers économiques indispensables pour véritablement relancer l’économie tel que l’ambitionne et l’instruit, SE Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA au Gouvernement. C’est un levier essentiel pour le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT). La Chambre de commerce du Gabon (CCG) qui est établissement public de l’Etat, dirigé par des chefs d’entreprises élus par leurs pairs et qui par délégation des pouvoirs de l’État est un outil économique précieux, ne peut continûment rester non fonctionnel depuis près d’une douzaine d’années durant, voire, plus pour des raisons inexpliquées. La Chambre de commerce représente les intérêts des entreprises exerçants dans les secteurs de l’Agriculture, des Mines, de l’industrie, du commerce, des services et j’en passe, et aussi, auprès des pouvoirs publics et des autorités économiques des pays étrangers. C’est la vitrine du monde de l’économie d’un pays. Je pense pour mon pays à une économie de fonctionnalité, une économie de l’usage, de vente de l’usage, d’un nouveau modèle économique, d’un nouveau modèle de croissance. Je veux nous éviter des freins, des obstacles. Le système économique actuel, basé sur la consommation de biens pour soutenir une croissance toujours plus importante, semble montrer ses limites. Le contexte général de crises (financière, économique, sociale, environnementale, etc.) peut être considéré comme un signe de la nécessité de se détacher de ce modèle et ainsi permettre le développement de nouvelles alternatives. L’économie de fonctionnalité, dont le principe consiste à ne plus vendre un bien, mais son usage, est considérée comme une solution prometteuse au regard de ses caractéristiques en accord avec le développement durable.
Le Journal : Monsieur le président, vous parlez d’économie de fonctionnalité, en quoi consiste–t’elle pour le commun des Gabonais ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : L’économie de fonctionnalité, dont le principe consiste à ne plus vendre un bien, mais son usage, est considérée comme une solution prometteuse au regard de ses caractéristiques en accord avec le développement durable. Toutefois, si elle n’est pas encore massivement développée par les entreprises, c’est qu’il existe des obstacles qui entravent sa généralisation. La Chambre de Commerce reste un outil de mise en œuvre de cette nouvelle politique économique. L’objectif serait donc d’identifier les freins qui empêchent les entreprises de s’orienter vers l’économie de fonctionnalité et de formuler des leviers favorisant sa mise en place. L’enquête menée auprès d’un certain nombre d’entreprises ainsi que l’analyse de la littérature sur le sujet révèlent que l’attachement au modèle actuel (business as usual), la méconnaissance du concept, le manque de vision à long terme au niveau de la stratégie de l’entreprise ou de l’environnement macroéconomique dont elle dépend, et la difficulté à internaliser de nouvelles connaissances sont les principaux freins à l’instauration de ce modèle économique. La mise en place rapide de la Chambre de Commerce permettrait surtout de mettre en évidence une forte interconnexion entre les freins et une
priorisation, utile à la formulation de leviers pour les combattre. Les principales recommandations pour favoriser l’intégration de l’économie de fonctionnalité dans la stratégie des entreprises concernent l’amélioration de la communication autour de ce modèle économique, des échanges plus importants entre les différents acteurs et la mise en place d’un argumentaire adéquat pour les convaincre. De plus, il est important que ces dernières développent leur ouverture d’esprit, pour favoriser l’émergence d’un nouveau marché de l’économie de fonctionnalité, propice à l’amélioration et la création de formations adaptées à ce modèle économique.
Le Journal : Monsieur le président, que pourrait être l’objectif économique ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : L’objectif économique est de créer une valeur d’usage la plus élevée possible pendant le plus longtemps possible, tout en consommant le moins de ressources matérielles et d’énergie possible. Le but est d’atteindre ainsi une meilleure compétitivité et une augmentation des revenus des entreprises. Je voudrais reconnaitre que l’économie de fonctionnalité n’est pas encore un modèle économique assez familier pour être abordé sans être défini. Définir une notion, c’est d’abord comprendre le contexte dans lequel elle s’inscrit. C’est pourquoi, elle aura pour objectif d’identifier les principaux enjeux auxquels les sociétés doivent faire face. Cet état des lieux permettra, dans un deuxième temps, de démontrer que l’économie de fonctionnalité est un modèle économique attractif permettant de répondre aux enjeux identifiés. Bien identifier les enjeux est donc un grand pas dans l’analyse d’une situation. C’est également un point fondamental pour être capable de proposer des solutions adaptées et efficaces face à un problème. Ainsi, l’objectif de cet état des lieux est d’identifier les principaux enjeux, au regard des trois sphères du développement durable, auxquels sont
confrontées les principales sociétés d’aujourd’hui ( les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux.
Le Journal : Monsieur le président, la classe politique vient de se réunir en tant que leader d’opinions que pensez-vous des conclusions de cette consultation ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Cette question est très politique et je vais essayer de donner une répondre politique. La concertation, ou dialogue ou encore une négociation politique sont des formes spécifiques de négociation. Ils véhiculent souvent des images éloignées de la réalité vécue par ses acteurs appelés à se parler entre eux. Le citoyen n’y accède que via les médias, qui mettent généralement en exergue les tensions entre les interlocuteurs politiques ou sociaux. Les femmes et les hommes politiques recourent aussi fréquemment à l’expression médiatique avant une négociation, afin de se positionner. Cela donne l’impression exacte d’un rapport de force quasi permanent, mais aussi celle souvent exagérée d’une situation exclusivement conflictuelle, en perpétuelle tension et dans laquelle beaucoup trop de coups seraient permis et habituels. En réalité, les responsables politiques recherchent généralement un terrain d’entente, et le célèbre « compromis à la Belge » ou encore le consensus qui est un accord de volontés sans aucune opposition formelle. Ceci illustre leur capacité à surpasser des différences qui apparaissent a priori insurmontables et à demeurer dans la sphère du dialogue et du respect mutuel pour sortir d’une crise. Il peut donc exister un énorme écart entre la réalité de la négociation politique et sa perception par le citoyen qui n’y accède que par les médias ou, en direct, par la narration qu’en font les acteurs eux-mêmes, souvent à des fins de positionnement ou dans le but de vendre le résultat obtenu. En réalité, cette présentation est le fruit d’un second travail, distinct, qui ne donne jamais un compte rendu intégral de la négociation en tant que telle, tandis que certains éléments de celle-ci ne sont simplement pas dévoilés ou le seront seulement ultérieurement. Cette perception est aussi alimentée par la littérature et les récits historiques qui foisonnent de références à ces tactiques mobilisant sans vergogne la ruse, la violence, la déloyauté ou le mensonge. Dans un célèbre discours aux Nations unies, Nikita Khrouchtchev affirma ainsi : « Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable ». Plus loin dans l’histoire, Machiavel véritable figure archétypique en la matière affirmait que, pour être efficace, il faut cacher ses intentions. Dans le même esprit, Richelieu estimait que savoir dissimuler est le savoir des rois. Telle est ma réponse à cette question politique.
Le Journal : Monsieur le président, votre mot de fin !Francis Jean Jacques EVOUNA : Je voudrais terminer par dire qu’en communication politique, il est utile de se démarquer. Il faut redoubler d’ardeur pour sortir du lot encore plus en période électorale. Parfois, en raison de la similitude ou de la faiblesse des offres politiques, les électeurs ont tendance à se rabattre sur la personnalité des candidats. Toutefois, garder à l’esprit que votre stratégie de communication doit être en adéquation avec votre personnalité. L’actuel président américain est un
exemple éloquent en matière de démarcation communicationnelle. En effet, sa stratégie de communication « anti-establishment » a plus pesé dans sa victoire que son programme. En plus, cette stratégie de communication cadre bien avec sa personnalité hostile aux traditions et non conformiste Ce conseil est encore plus important pour les candidats dont la notoriété n’est pas élevée. Relativement à votre question politique, je dirais encore que la Concertation politique ne nous a pas permis de parvenir aux alternatives qu’impliquent les relations de pouvoirs, qui s’établissent entre les gouvernants et les gouvernés, je termine par une citation de Georges Bernanos qui dit : Le monde moderne n’a pas le temps d’espérer, ni d’aimer, ni de rêver. Et moi j’ajoute : Si je devais recommencer ma vie, je tâcherais de faire mes rêves encore plus grands, parce que la vie est infiniment plus belle et plus grande que je ne l’aurais jamais cru.
Je vous remercie