Sécurité alimentaire : Trafic des feuilles de manioc pilées, la population livrée à elle-même sur le terrain.

Les feuilles de manioc, ce plat traditionnel dont raffolent les gabonais selon l’appartenance ethnique fait parler de lui, du fait du flou entretenu autour de sa vente.

Il y a bien longtemps, les feuilles de manioc pilées ont fait leur apparition sur le marché gabonais. Commerce au stade artisanal, les feuilles de manioc achetées non pilées donneraient du fil à retordre aux clientes du fait des tracasseries d’avant préparation; certaines commerçantes ont adopté, certainement par politique commerciale, de les piler, afin de les vendre quasi prêtes à la préparation, une valeur ajoutée qui semble bien marcher, et qui connait de l’essor sur le marché gabonais.

En effet le goût succulent des feuilles de manioc réside dans ses jeunes feuilles, non dans les feuilles mortes. Alors que le tas des feuilles manioc avait considérablement diminué pour des raisons diverses, les commerçantes semblent exploiter justement ses feuilles mortes dans la vente des feuilles de manioc pilées dans le but d’étoffer la portion vendue, en plus d’y ajouter de l’eau, et quelque fois d’autres plantes, selon les témoignages récoltes ici et là. Ces paquets mis en vente coûteraient entre 1000fcfa et 2000fcfa, une arnaque à ciel ouvert que les consommateurs ne semblent pas digérer.

<<Aujourd’hui tout le monde veut vendre les feuilles de manioc pilées parce qu’on sait ce qu’on gagne. Parfois tu achètes tu ne sais pas si c’est vraiment les jeunes feuilles de manioc qui ont été pilées ou pas, en plus c’est mélangé avec de l’eau et quelque fois avec des feuilles de manioc sauvages>>, confie Mireille, une consommatrice de feuilles de manioc.

Tantôt ce sont les feuilles de manioc sauvages, tantôt celles plantées, tantôt vendues mélangées à autres choses pour étoffer le tas vendu, tantôt mélangées avec de l’eau, les plaintes ne manquent pas sur les pratiques autour de la vente des feuilles de manioc.

Ces dernières sont aussi confrontées au problème de cherté constaté dans l’espace commercial gabonais, ce qui pourrait justifier ces mélanges qui tendent à dégrader le goût même du plat. Il semble donc mieux pour le bien du consommateur, d’acheter les feuilles de manioc non pilées, afin d’être sûr d’acheter le bon produit.

La question qui se pose est celle de savoir si l’Etat devrait se mêler des commerces aussi artisanaux, autrement dit, comment l’État devrait-il agir pour garantir la sécurité alimentaire des petits commerces tels que celui des feuilles de manioc pilées, lorsque la population crie au scandale ?

La redaction

Basile Maurice Magnabouani,Journaliste Certifié, directeur de publication . Le Touraco Vert est un journal d'information numérique et indépendant 100% gabonais. Email : magnabouanibasile54@gmail.com Tél: 065888856

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *