Les festivités commémorant le Cinquantenaire (50 ans) du Barreau du Gabon, couplé à la 25 ème Rentrée solennelle qui se sont déroulées du 25 au 29 mars 2024 à Libreville, se sont achevées sur une note de satisfaction générale.
La cérémonie de la rentrée solennelle du Barreau du Gabon s’est déroulée vendredi dernier au tribunal de première instance de Libreville, en présence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition Raymond Ndong Sima, et du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux Paul Marie Gondjout.
Trois temps forts ont ponctué cette cérémonie, à savoir : la conférence de stage, l’allocution du Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats et celle du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Dans son allocution, le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, Maître Raymond Sima Ndong est revenu sur le coup de libération du 30 août 2023. Depuis cette date, a t _ il rappelé, le Gabon traverse une période de transition décrétée par le Comité pour la Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI).
Le Barreau du Gabon réaffirme sa disponibilité à accompagner techniquement et juridiquement notre Pays dans ce processus.
S’agissant du dialogue national, le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats a formulé le vœu que ce dialogue qui va débuter le 02 avril 2024 aboutisse à des règles équitables qui offrent les mêmes chances à tous les gabonais y compris aux gens les plus simples du Pays. Il a également souhaité que ce dialogue national inclusif se prononce avec fermeté en faveur de la libération de toutes les personnes qui avaient été placées en détention à travers l’opération scorpion.
Maître Raymond Sima Ndong a par ailleurs évoqué les nouvelles entraves du Ministère de l’Avocat. Il s’agit de la libre communication entre l’Avocat et son client en détention préventive d’une part, et l’exercice illicite de la profession d’Avocat pour les professions voisines d’autre part.
» La libre communication de l’Avocat avec son client est souvent subordonnée à l’accord du Directeur de la prison, » a t _ il souligné, alors pourtant qu’en sa qualité d’Officier de police judiciaire, il doit exécuter les décisions prises par le Juge d’instruction d’autoriser l’Avocat de communiquer avec son client.
En outre, les Avocats constatent, pour le déplorer, que certains huissiers et conseils juridiques accomplissent des actes de la profession d’Avocat, certains se font même appeler » Maître » alors pourtant qu’il s’agit d’une appellation légalement contrôlée. Et que dire de personnes qui excipent la qualité d’Avocat que l’Ordre ne leur reconnaît pas ?
Le Barreau du Gabon sollicite donc l’intervention des autorités pour recadrer les indisciplinés.
Le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats n’a pas manqué de présenter des doléances aux autorités de la transition. Parmi ces doléances, la création d’une école de formation des Avocats au Gabon.
Pour sa part, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout a reconnu que la formation est un problème important, parce que certains Avocats qui arrivent au Barreau sortent de l’université et vont directement dans des cabinets d’avocats. C’est à l’issue d’une période de stage qu’ils deviennent par la suite Avocats, mais cette procédure est insuffisante.
Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a à cet effet annoncé la construction à Libreville dans les meilleurs délais, d’une école de formation des Avocats de la Communauté des États de l’Afrique Centrale.
Il faut noter que les festivités ont pris fin par l’inauguration de la bibliothèque du Barreau du Gabon dénommée » Bibliothèque ISSEMBE
» qui porte le nom du premier Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats.